AD VIAM AESHMA DEVA I pAr jean pronovost
Mystique et onirique, ce paysage intérieur évoque un voyage éprouvant mais stimulant qui mène des ténèbres à la lumière. Cette scène de montagnes, de forêts et de nuages est animée d’un jeu d’ombres et de luminosité hautement symbolique qui nous révèle l’amorce d’une grande transition. Cette dernière nous amène à dépasser, voire à vaincre la peur et l’adversité pour accéder à la découverte de soi et à la liberté.
Un chemin de pierres naturelles s’ouvre dans le coin gauche de l’œuvre ; il est plongé ici dans une vallée ténébreuse. Cette partie du paysage dégage une sensation froide, austère et mortifère. Les ombres noires denses et envahissantes, de même que les rochers irréguliers et la couleur charbon qui prédomine, produisent une impression de profonde mélancolie et de tourmente. À mesure que l’on avance, on perçoit une fine brume entremêlée aux arbres, ce qui confère immédiatement à la nature environnante un aspect doux et léger. Le soleil, lui, perce peu à peu l’obscurité. Dans le plan intermédiaire et tout autour du chemin se trouve une forêt pour ainsi dire animée. Cette dernière débouche sur de majestueuses montagnes qui dispersent les nuages éthérés. Du versant nord de la seule montagne se trouvant à la droite de l’œuvre, une chute se déverse dans la brume flottant au-dessous de cette dernière. Et au-delà de ce magnifique monolithe se trouvent d’autres sommets montagneux à peine perceptibles en raison de la lumière du soleil, qui d’ailleurs déborde et pénètre graduellement la masse de nuages. Ce soleil magnifique se lève donc sur un nouveau jour ; sa lumière rayonnante et sa chaleur inspirent autant qu’elles apaisent. La tempête passée, le cœur et l’esprit trouvent la liberté : ce parcours nous a véritablement et profondément transformés.