Bronze
VIRTUS ET POTESTAS PAR jean pronovost
Dans cette nouvelle galerie dédiée uniquement à la sculpture de Bronze, le sculpteur Jean Pronovost vous présente la sculpture Virtus Et Potestas; réalisée originalement en grands formats elle figure ici dans une taille réduite et adaptée pour la sculpture de Bronze. Les plus importantes œuvres sculpturales du sculpteur Jean Pronovost telles que le Sphinx et Virtus et Potestas sont maintenant disponibles en édition limitée de 8 et sont toutes signées et numérotées, bientôt les autres sculptures telles que Conte de l’ile de Plastique et La fiancée du cosmophore y seront aussi ajoutées. La sculpture a une hauteur de 15 pouces de haut et un poids variant autour de 35 livres chacune.
Le bronze est un alliage dont la composition est supérieure à 80 % de cuivre et d’étain, dont la quantité reste le plus souvent inférieure à 20 %. Une sculpture en bronze de Jean Pronovost durera pratiquement éternellement. Les propriétés de ce matériel noble sont telles que des bronzes ont été récupérés intacts dans des épaves de navires et dans les ruines enfouies d’anciennes civilisations. Les vrais bronzes résistent même aux incendies violents et ne rouille qu’en surface et n’ont besoin que d’un peu de sablage et de patine pour être comme neufs. Une sculpture de Bronze devient ainsi une œuvre d’art qui peut être léguée de génération en génération pour des millénaires…
VIRTUS ET POTESTAS :
À la rencontre perturbante de ce guerrier qui chevauche un crapaud géant, on se demande si on a abouti dans un conte de fées sombre ou si on est prisonnier d’un cauchemar surréaliste. Le sentiment d’étrangeté et l’effroi que la sculpture suscite ne semblent pas provenir de notre monde et pourtant, chaque détail est en inspiré.
Devant cette sculpture de Jean Pronovost, le premier élément qui saute au visage est le guerrier en armure médiévale. Dans un geste agressif, il tend sa bardiche vers l’avant, prête à déchiqueter quiconque croise son chemin. Son armure présente un éventail de styles qui évoque le lourd passé sanglant de l’humain guerroyant. On se dissimule derrière notre armure pour confronter violemment ce qui nous est étranger : territoires, peuples, cultures,elle symbolise notre mentalité de conquérant. Le guerrier arbore un casque teutonique du XIIe siècle, menaçant, froid et impersonnel. Dans la fente, ses yeux sont remplacés par des ténèbres. Si l’armure est médiévale, elle nous rappelle que la guerre fait partie intégrante de notre vie. Notre histoire est truffée de guerres, physiques et psychologiques. Les humains démontrent une prédisposition et de meilleures aptitudes à guerroyer qu’à faire preuve de compassion et d’empathie. L’armure non seulement protège, mais nous dépersonnalise et nous déshumanise. Elle nous occulte. Impossible de regarder le combattant dans les yeux, une nuit noire impénétrable règne derrière sa visière. On remarque alors une expression latine gravée sur la visière du casque : Virtus et potestas (Vertu et pouvoir). Cette devise révèle le symbolisme du guerrier et de son crapaud disproportionné. La vertu est ici une arme de frappe plutôt qu’un phare nous guidant dans l’obscurité. Et son tranchant est bien affûté !
Vertu et pouvoir est l’idéologie qui dicte nos conquêtes et nos comportements impérialistes : nous croyons détenir la sagesse, la rationalité et une vertu supérieure. Nous nous devons de les partager en assujettissant tous les barbares que nous rencontrons. Sanglante aventure qui naît toujours de nobles intentions, mais qui sème une mort pernicieuse dans son sillage. Nous refusons de voir que les cultures que nous conquérons et détruisons possèdent des vertus, des valeurs, des traditions et une éducation qui leur sont propres. Notre vision est troublée par notre désir d’asservir les autres peuples et la nature. Ce qui explique la corrosion qu’exhibe l’armure du guerrier : le pouvoir corrompt et détruit toute trace de vertu. La guerre entraîne la destruction de notre monde et du leur. L’obscure fente à la hauteur de ses yeux nous indique qu’il est dénué de toute vertu, mais ce n’est pas un fantôme qui hante cette forteresse d’acier. Notre combattant s’est noyé dans un bain de sang et de tyrannie.
Le Sculpteur Jean Pronovost a décidé d’utiliser le bronze comme medium pour ces éditions uniques de la sculpture Virtus et Potestas car depuis des millénaires, ce matériel est considéré comme le métal le plus durable et le plus dur dont dispose les civilisations humaines. À l’époque de la Grèce antique, le bronze de Corinthe était même considéré comme plus précieux que l’or ou l’argent.
IMAGES
Passons maintenant au monstrueux crapaud à l’œil torve que chevauche le soldat dans son périple. Dans le folklore chinois, le crapaud symbolise la prospérité. Les Incas vénéraient le crapaud pour ses pouvoirs magiques. On disait que si on lançait une pièce d’or dans la gueule du crapaud, celui-ci se transformait en or. Le crapaud est aussi relié aux symboles de la fertilité, de la lune et de la pluie. Il incarne ici l’exubérance, enflée à des proportions extrêmes ! Les humains ne sont jamais satisfaits, leurs besoins sont insatiables et ne cessent de grandir. Il n’y a rien de mal à la prospérité : il est naturel de vouloir vivre une vie meilleure, mais lorsque la recherche de confort devient une quête de contrôle et de pouvoir, c’est de la cupidité, ce qui n’augure rien de bon et risque de nous anéantir. L’enflure grotesque du crapaud provient de la « vertu » d’aspirer à la surabondance : plus d’argent, de territoire, de ressources… plus, toujours plus. L’abondance infinie est la nouvelle vertu. Nous avons contorsionné cette notion pour en faire une soif intarissable de richesse, de possessions et de contrôle. Notre cupidité, incarnée par le batracien, entraîne un tel déséquilibre dans la nature qu’il se gonfle de façon surnaturelle. On perçoit le lien entre ce crapaud et celui de la peinture Le culte du néant, créature abjecte qui se vautre sur une pile d’argent. Ici aussi, quand on regarde l’arrière du crapaud, on voit qu’il excrète des lingots d’or et des pièces de monnaie canadiennes ! Croulant sous l’opulence, il préfère le gaspillage au partage. La monnaie canadienne et les lingots d’or font aussi un clin d’œil à la sculpture du Sphinx autre œuvre d’art présentant une sombre allégorie de nos méthodes et aspirations modernes.